3 ans après (OS chrucien)

Aujourd’hui, le ciel pleurait pour elle. Des larmes qu’elle n’arrivait à verser après 3 ans. 3 ans de douleur. 3 ans de chagrin. Elle n’était pas faite pour la vie, mais la vie l’a retenait malgré tout. Ils la retenaient malgré son désespoir, son chagrin, sa solitude. Une goutte de pluie tomba sur sa joue, tomba doucement et alla se nicher près de son cou. Ainsi de suite, comme une mécanique d’horloge. D’un pas leste, malgré le trottoir mouillé, elle traversa la petite route et se dirigea vers son coin de recueillement, le coin où elle allait chaque fois où ça allait mal.

Les grandes barrières rouillées laissèrent bientôt place à un énorme portail en or et marbre. Sur la grande plaque au milieu était inscrit en fine lettre d’or

« Gotham’s Park ».

Elle hocha vaguement de la tête vers le gardien qui tenait les lieux et s’engouffra dans le grand parc de Gotham.

Comme par enchantement les bruits de voitures et autres s’arrêtaient immédiatement pour laisser place aux différentes odeurs provenant de ce magnifique jardin. Des fleurs rouges, jaunes, violettes entouraient un grand palmier. S’avançant maladroitement, elle s’enfonça dans le parc qui aurait rendu pale de jalousie Central Park pour sa grandeur et sa beauté. Les gouttes de la pluie tombaient doucement sur les pétales des fleurs qui se courbaient délicatement au simple toucher de la goutte.

Comme par magie, sa tristesse avait disparu pour laisser place à une douce sensation de bien-être. Ephémère, mais tellement bonne à prendre.

Déambulant tranquillement, elle ne faisait plus attention à la pluie qui coulait sans pitié sur elle, la faisant frissonner malgré elle. L’heure était à sa propre confrontation avec elle-même. Elle devait faire le point sur sa vie pour mieux avancer. Avancer pour avoir un meilleur futur et enterrer définitivement son passé tragique.

Elle tourna vers un petit chemin de terre entouré d’arbres bas. Le vent soufflait les branches des arbres qui lui chatouillaient doucement son visage mouillée. Elle marcha un moment encore avant de tomber dans son endroit. L’endroit où elle se réfugiait quand tout allait mal. Son jardin secret. L’endroit où son cœur avait passé 3 ans à pleurer.

Le petit chemin formait un cercle qui se refermait sur un banc en bois près de la pelouse parfaitement tondu et d’un saule pleureur. L’endroit était loin de toute civilisation et plus loin que les chemins boisés du parc. C’était son endroit à elle et a personne d’autre.

Elle se posa doucement contre le banc mouillé et posa sa tête contre ses deux mains. Aujourd’hui ça allait faire 3 ans que son défunt mari était mort. 3 ans qu’elle ne voulait l’oublier. 1 ans maintenant qu’elle avait quitté les siens. Sa famille, sa seule famille qui lui restait. Elle continuait de travailler en tant que Watchtower, mais le Gotham Day l’avait embauché à temps plein maintenant, ce qui faisait qu’elle restait moins avec ses héros.

Toujours la tête entre les mains, Chloé Sullivan laissait pour une fois ses larmes couler. Elle avait trop longtemps laissé son cœur pleurer, trop longtemps qu’elle avait épuisée son stock. Elle se faisait du mal à repenser à lui alors que les secondes, les minutes, les heures, les jours, les mois et maintenant les années passèrent sans lui. Elle sanglotait. Pour la première fois depuis 3 ans, elle pleurait des larmes de mélancolie. Une plainte déchirante lui traversa la bouche avant de se transformer en pleur sans fin. Elle avait mal. Mal au cœur, mal à s’en tué, mal à n’en plus finir. Trop d’amertume longtemps refoulés faisaient surface à lui en compresser sa poitrine. Elle se courba en deux, criant sa peine au monde. Criant sa rancœur, sa haine, sa tristesse.

Les minutes passaient et elle était toujours courbée, une main maintenant sur son cœur qui se pansait petit à petit. Mais elle avait toujours mal. Mal à ne plus rien voir du monde extérieur.

Ploc ploc plo…

Le son de la pluie se faisait plus faible que d’habitude. Lentement, Chloé leva un regard vers la source du problème et ouvra délicatement ses lèvres d’étonnement. Devant elle se tenait un parfait inconnu qui lui tendait son parapluie pour la protéger. Il n’était qu’à quelques mètres d’elle, mais elle sentait déjà son after shave lui titiller le nez.

Ils se tenaient là, juste à quelques mètres d’écart, mais ils étaient maintenant indéniablement liée l’un à l’autre.